12ème législature
[2004]
Restauration des monuments historiques
Ministère
de dépôt : Culture et Communication
Question écrite n°
12552 du 17/06/04 page 1305, posée par JOURNET (Alain) du groupe socialiste.
M. Alain Journet attire l’attention de M. le Ministre
de la Culture et de la Communication, sur l’évolution des crédits inscrits dans
la Loi de Finances 2004 au titre de la restauration des Monuments Historiques.
Le 25 septembre 2003, le Ministre dans une déclaration faisait des monuments
historiques sa « première priorité » et évaluait l’effort budgétaire
à une augmentation de 10 % des crédits accordés. En 2003, un grand nombre de
PME avaient connu des problèmes afin que les factures pour les travaux
commandés et effectués soient honorées. Aujourd’hui, par le biais des DRAC, une
diminution drastique des crédits de paiement est annoncée pour 2004. Les
entreprises spécialisées ne peuvent se retrouver à la merci de changements
conjoncturels. La sauvegarde des crédits pour la restauration du patrimoine
architectural est nécessaire pour le maintien du tissu économique local et
surtout pour la pérennité d’une main d’œuvre difficilement renouvelable, tant
ses années de formation sont longues. En conséquence, il lui demande quelles
dispositions il entend prendre pour que puissent être débloqués les crédits
annoncés et justifiés au moment du vote de la Loi de Finances 2004.
Ministère de
réponse : Culture et Communication
Le ministre de la culture et de la communication a
déjà été saisi et à répondu à la situation de tension apparue, en 2004, sur le
montant des crédits affectés à la restauration des monuments historiques et aux
difficultés rencontrées par les entreprises de ce secteur qui pourraient être
fragilisées par un retard de l’administration à honorer des engagements. La
préoccupation de voir, plus globalement, maintenue la dynamique d’entretien et
de restauration de notre patrimoine, qui a fait l’objet d’annonces fortes, en
septembre 2003, lors du lancement du plan national pour le patrimoine, revêt
pour le ministère de la culture et de la communication une dimension tout à
fait prioritaire. Le niveau des crédits de paiement notifiés aux directions
régionales des affaires culturelles (177 M d’euros sur le chapitre 5620) s’est
révélé insuffisant pour répondre aux besoins exprimés, et dont certains, de
toute première urgence, concernent des opérations engagées, ou rendus
indispensables, pour assurer la sécurité du public. C’est la raison pour
laquelle le ministre a décidé de redéployer 20 M d’euros supplémentaires, en
2004, pour abonder en conséquence les dotations des directions régionales des
affaires culturelles et répondre à la situation de tension évoquée.
12ème législature [2003]
Patrimoine d'André Breton
Ministère de dépôt:
Culture
Question écrite Nº
05501 du 06/02/2003 page 397, posée par JOURNET (Alain) du groupe socialiste.
M.
Alain Journet attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la
communication sur ce qu'il est coutume d'appeler " le fabuleux musée privé
d'André Breton ". La presse a fait état de la dispersion future des
collections d'objets, tableaux divers, manuscrits qui constituent ce fonds
inestimable rassemblé par le " pape du surréalisme " et qui serait
vendu à Drouot. Des acheteurs américains ont déjà fait des offres pour l'acquisition
de l'appartement d'André Breton, 42, rue Fontaine, à Paris. Un sentiment de
révolte, de peine, a saisi tous ceux qui ne peuvent admettre que ce qu'André
Breton a apporté à l'art moderne se résume par un CD-Rom avec visite virtuelle
destiné à préparer la vente aux enchères de quatre cents lots de valeur
inégale. Il lui demande donc quelles dispositions pourraient être décidées pour
: qu'un droit de préemption de l'Etat soit pris sur l'ensemble des lots, qu'une
interdiction de sortie du territoire soit prononcée, que l'ensemble de la
collection ne puisse être dispersée et soit classée trésor national.
Ministère de
réponse: Culture - Publiée dans le JO Sénat du 01/05/2003 page 1474.
La place capitale qu'occupe André Breton dans l'histoire des arts et de la littérature du XXème siècle a depuis de longues années rendu les responsables des collections publiques extrêmement attentifs au devenir des admirables collections rassemblées par le père du surréalisme, ainsi qu'à celui de sa correspondance, de sa bibliothèque et de ses archives, ensemble longtemps conservés dans l'appartement du 42, rue Fontaine. Des négociations ont été menées depuis plusieurs années avec Mme Aube Breton-Elleoüet, qui ont abouti à une très importante dation incluant toutes les oeuvres du grand mur de l'atelier d'André Breton - plus de deux cents objets - s'ajoutant aux achats (une vingtaine depuis 1975) déjà faits directement par le Musée national d'art moderne et par le futur musée du quai Branly, auprès d'Elisa Breton et Aube Breton-Elleouët, dont, tout dernièrement, le Guillaume Tell de Salvador Dali. Par ailleurs, Mme Aube Breton-Elleoüet vient de donner trois oeuvres importantes au Musée national d'art moderne, dont la célèbre Danseuse espagnole (1928) de Joan Miro. Elle a donné également à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet le bureau d'André Breton. La générosité de la famille d'André Breton, ainsi que les préemptions effectuées par l'Etat en son nom ou pour le compte d'autres collectivités publiques au cours de la vente organisée au mois d'avril à Paris, aura sans nul doute permis de mettre à l'abri des collections publiques une part essentielle du fonds Breton.